zine52

Chris Tysh Tristessa, à tracer autour

alligatorzine | zine

Tous les dons
montent
dans une cuillère


impénétrable
portail
de vieilles peaux


une pensée à l’écart
du cœur
incarné


même là où
funèbre
la sainte mère


donne un coup de main
au voleur
se casse en vitesse


un regard en feu
l’autre aveugle
comme une pierre



ii.
on dit
couper l’herbe sous les pieds de quelqu’un
comme ceci


ellipse, toute chose
qui passe
dans l’air


se fâne
adieu ma femme
mon bateau ivre


chevillé et taillé
comme une jalousie
à la fenêtre


le mirage inaugural
derrière tes paupières
halo de sucre fin


juste ce qu’il faut pour mourir
dans ses souliers
ou se tenir prêt



iii.
S’il était de mon devoir
de faire un compte rendu de cette coupole cruelle
gauffrée si bizarrement


comme un manteau chinois
je le ferais par relève
nuit après nuit


le livre glisse
du ciel de lit
signes noirs sur peau


brune de jeune fille
à l’intelligence sauvage
je roule en travers des draps


eau pierres le tout
cascade le long de son bustier
emportant les yeux



Texte extrait du livre Cleavage, Roof Books, New York, 2004

This material is © Chris Tysh

www.alligatorzine.be | © alligator 2007