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Chris Tysh Sonia, quelque chose de liquide ou diaphane

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Délivrée de tout pacte narratif
étrangère entre parenthèses
sans fidélité ni rideau d’intention
je déplace la poubelle comme des marrons au feu
d’abord une jambe puis le gras terreau en dessous
Mords-moi! Dis bonjour au trou de rat! Visse
ton courage petite centauresse il y a trop de pailles
à saisir trop de taffes sur cette place morne
l’accent tombe sur mimèse, un espace social pour faire écho
au boucan, de lourds wagons approchent vers la crise
réglément monstrueux pour le rapt des âmes
condamnées au livre noir



ii.
A l’aube les chats sortent dehors
qu’est ce qui va nous arrêter maintenant qu’une tête
de lumière a entortillé les draps vient juste de rater
les fils éléctriques du palais
lisons Vladimir Ilich Ulyanov jusqu’au bout
je roulerai chaque “r” comme si moi Yuri toi Lara
enfile une aiguille dans le brouillard
c’est un fait sans qualités comme toujours
nous complotons—ne vous laissez pas tromper
par les mains blanches face de poupée—
de nous faire sauter la cervelle avant que le train
n’entre soudain blanc de neige



iii.
O le leurre somptueux de l’écriture!
poissons aux nageoires d’or banquet
jusqu’aux nues un barde qui chante et encore plus
comme c’est facile d’installer des partisans sur le fleuve
sur le point de prendre d’assaut ce détachement rouge et blanc
allons, Sonia, le rêve était bien clair
tous furent nourris sauf moi
il y a une petite fille à ce moment du récit
qui pleure comme une mouette ou bien un muni bird qui crie
“Donne m’en” mais il fait trop noir pour filmer à présent
Va donc, tu le trouveras dans le grenier
l’innommable, vois-tu, n’est pas encore arrivé



Texte extrait du livre Cleavage, Roof Books, New York, 2004

This material is © Chris Tysh

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